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François-Joseph DOUBLE

François-Joseph DOUBLE

François-Joseph DOUBLE, un Verdunois à la conquête de Paris.

Voici exactement deux cents ans, en 1817, dans le tome II de son livre, à propos de la respiration, Double écrit : «Pour bien apprécier le bruit que le malade fait en respirant et pour le saisir très clairement même s’il semblerait d’abord ne pas exister, il faut approcher exactement l’une des deux oreilles contre la paroi thoracique et en parcourir tous les points et toutes les faces. Non seulement on distingue fort bien ainsi la nature et l’intensité des bruits qui ont lieu mais on en fixe assez précisément le siège. J’ai retiré souvent de grands avantages de ce mode d’exploration de la respiration qui m’est propre et auquel j’ai été naturellement conduit par le même mode d’exploration appliqué aux battements du coeur.» Il va de soi que l’auscultation cardiaque médiate a été inventée par Laënnec.

Né à Verdun le 6 Mars 1776, jeune apprenti apothicaire épris d’aventure, il s’engage à l’armée des Pyrénées pour lutter contre l’Espagne. Vite coopté parmi le personnel soignant, il finit la guerre comme officier de santé. Rendu à la vie civile il revient un temps exercer son nouveau métier à Verdun-sur-Garonne mais comprend vite qu’il doit passer sa thèse de médecin. Pour cela il va à Montpellier, obtient son diplôme, se fait apprécier de ses professeurs avant de décider de monter à la capitale en novembre 1800.

Bien recommandé il est remarqué par Sédillot, chroniqueur en vue à Paris qui l’embauche comme journaliste au Journal Général de Médecine, seule parution sérieuse paraissant après la tourmente révolutionnaire. Il sait s’y faire apprécier tant par la justesse de ses critiques que par une certaine bienveillance notamment vis-à-vis de ses anciens maîtres montpelliérains.

Il continue à parfaire ses connaissances, se crée un carnet d’adresses, dirions-nous aujourd’hui. Il commence à exercer la médecine, mais les temps sont durs. Il a failli être embauché par une famille polonaise comme médecin personnel et peu à peu il se fait connaître en dehors du métier médical. En 1808 il participe à un concours que Napoléon créé sur le croup, cette maladie perfide qui vient d’enlever à l’Empereur celui qu’il avait choisi pour lui succéder, le fils de Lucien. Il remporte le premier accessit. Il en est tellement fier qu’il fait éditer sa thèse !

Sa clientèle s’accroît. Il deviendra bientôt un des médecins "les plus courus de Paris". Il s’attelle à son œuvre de référence sur ‘Sémiologie générale ou Traité des signes et de leur valeur dans les maladies’ en 3 tomes.

Désormais sa position est établie et lorsque Louis XVIII décide de créer l’Académie de médecine c’est tout naturellement qu’Antoine Portal l’intégrera parmi les membres fondateurs.

Loin de se reposer, il accepte de diriger des groupes de travail chargés d’enquêter sur les divers problèmes posés à l’Académie.

Il prend une part importante dans le projet de lutte contre les épidémies. Il participe au traitement du Choléra qui emporte Casimir Périer, le premier ministre, en 1833, et insiste sur la nécessité du respect des quarantaines.

Il deviendra président à son tour de l’Académie de médecine et sera même élu à l’Académie des sciences préféré au célèbre Broussais et où il remplace Portal.

En 1839, Louis-Philippe voudra le nommer Pair de France. Devant renoncer à soigner, il refuse cette distinction ce qui en dit long sur le personnage.

Le 7 Juin 1842, François-Joseph Double meurt dans le jardin du ministère où il vient de soigner son dernier patient, le Maréchal Soult, ministre de la Guerre.

Il est enterré au Père Lachaise.

Sources :  Michel Suspène, Docteur François-Joseph Double, un itinéraire médical, en hommage à l’Académie de médecine (Montauban, CDDP de T&G, 2002).

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